L’armée russe, II

L’armée dans le système  politique

Le contrôle de l’armée par le pouvoir politique est une question qui se pose dans tous les régimes politiques. Samuel Huntington dans The Soldier and the State, proposait deux modèles de contrôles de l’armée.  Il y aurait un modèle de contrôle subjectif qui fonctionnerait par l’imbrication des sphères politiques et militaires et un modèle de contrôle objectif qui fonctionnerait par séparation des deux sphères et la reconnaissance aux militaires d’une certaine autonomie dans le cadre strictement professionnel. Dans ce modèle, l’Union soviétique utilisait un mode de contrôle subjectif ou les niveaux de décision politique et militaire étaient imbriqués grâce à l’institution du commissaire politique et la présence de militaire dans les plus hautes instances  de décision de l’Etat soviétique. Le passage à un modèle de contrôle objectif, le modèle des démocraties occidentales, supposait un certain nombre de conditions préalable. Le commissaire politique devait être supprimé, un ministre civil devait être à la tête du ministère de la défense et l’exécutif et le parlement devait partager entre eux le pouvoir sur l’armée.

Pendant un temps, la Russie a semblé s’orienter vers un mode de contrôle objectif des forces armées. Gorbatchev supprime les commissaires politiques. En 1992, le parlement obtient un certain pouvoir de contrôle sur l’armée puisqu’il vote le budget. Et il est souvent question au tout début des années 90 de nommer un civil à la tête du ministère de la défense. Pourtant cette évolution  ne se poursuivra pas. En 1993, suite à une crise politique entre le président et le parlement, l’armée bombarde le parlement sur ordre du président. La nouvelle constitution de 1993 donne la prépondérance au président sur le contrôle de l’armée, trois ans plus tard, en 1996, une loi indique que le ministre de la défense n’applique que les décisions du président. L’exécutif entend s’assurer le contrôle exclusif de l’armée.

Le système actuel est donc un hybride entre le modèle subjectif soviétique et le modèle objectif occidental. Les débats sur la politique militaire sont tolérés mais le président conserve un rôle central. Par ailleurs les militaires conservent un rôle dans la définition de la politique de défense. En effet, les députés membres du comité de défense de la Douma sont souvent d’anciens généraux. Le ministre de la défense reste un militaire.  Cela a semblé changer avec l’arrivé de Vladimir Poutine au pouvoir.  En 2001, Sergueï Ivanov, un civil, est nommé à la tête du ministère de la défense. Mais c’est un ancien membre du KGB et il a dirigé le Conseil National de sécurité russe, ce qui nuance fortement son caractère « civil ».

Bien que sous la domination exclusive du pouvoir exécutif, l’armée est loin d’être inerte. Ainsi dans les années 90, Eltsine s’est bien gardé de pousser des réformes auquel les généraux était opposé afin de conserver leur soutiens. Les réformes plus vigoureuses de l’ère Poutine se sont elles aussi heurter à une vive opposition au sein de l’armée.

En dehors de l’institution militaire, les militaires sont directement présents en politique. Ainsi plusieurs généraux ont participé directement à la vie politique au cours des années 90 (ex : le général Lebed, vétéran de l’Afghanistan et gouverneur de région, fut candidat à l’élection présidentielle de 1996). En 1995, 123 militaires se sont présentés aux élections, 18 députés avaient été élus à la douma et 171 sénateurs au conseil de la fédération. Manifestement inquiet, le pouvoir a cherché à limiter cette participation. Une loi du 12 mars 1996 précise que les militaires ne peuvent se présenter que s’ils ont démissionné ou ont pris un congé sans solde. Puis, une loi du 1er Juin 1996 interdit aux militaires en activité d’adhérer à un partie ou de participer à la vie politique. Mais la loi est en réalité peu respectée. La participation des militaires restent aujourd’hui bien plus importante que dans d’autres pays européens, en 2003 ils représentaient  9% des effectifs de la douma et 15% du Conseil de la Fédération. Les militaires comme tous les citoyens ont le droit de vote, globalement ils sont plutôt conservateurs. En 2000, 80% des militaires avaient voté pour Poutine. Pour autant, bien qu’ayant une tendance conservatrice, il n’est pas possible de dire que les militaires forment un véritable lobby.

Dans l’administration présidentielle, la monté relative des siloviki ne se traduit pas nécessairement pas une influence plus importante des militaires. En effet, ils sont dilués dans l’ensemble des structures de forces, c’est-à-dire les organisations armées, comme le FSB, les gardes-frontières et les nombreuses autres organisations de l’appareil de sécurité russe. Par ailleurs, c’est d’abord la proximité personnelle avec le président (KGB, Mairie de St-Petersburg) plus que tout autre critère qui explique la montée de ces individus.

La conscription  au cœur du triangle Peuple/Armée/ Etat.

Le problème central de la réforme de l’armée russe est la conscription. C’est une question  complexe qui pose aussi bien la question des rapports entre l’armée et le politique qu’entre l’armée et la société.

L’armée soviétique tout comme son successeur l’armée russe est une armée de masse conçu pour un conflit majeur à l’ouest. Dans ce cadre, la conscription jouait un rôle majeur. Mais comme toute institution de ce type, sa valeur était loin d’être uniquement militaire. Le service militaire devait être le véhicule  des valeurs de la société soviétique. En mélangeant les peuples et les classes sociales de l’URSS, le service militaire devait contribuer à la création de l’homme nouveau soviétique. Les valeurs militaires avaient une place considérable dans le système soviétique au point que la société soviétique est qualifiée de société militarisée. L’organisation du Parti Communiste était calqué sur le modèle militaire, c’était aussi le cas de l’organisation du travail. Avant même le service militaire, les jeunes étaient en contact avec l’armée par l’intermédiaire des organisations paramilitaires comme le DOSAAF,  aujourd’hui devenu ROSTO, organisation technique et sportive de la défense.  Ces organisations sont toujours présentes aujourd’hui et Vladimir Poutine dès 1999 a voulu relancer « l’éducation  patriotique ».  Cette prégnance de l’institution militaire fait que 68% des russes ont eu une expérience militaire. Les anciens militaires sont très présent, le phénomène est si répandu qu’ils ont un nom : les dembel.

Pourtant malgré cette diffusion de l’esprit militaire dans la société, la conscription est crise. Par le jeu de diverse exemptions ou l’évasion pur et simple, seul 10% d’une classe effectue son service militaire aujourd’hui.  C’est un service particulièrement long, deux ans dans l’armée de terre et l’armée de l’air, trois dans la marine, et dont la réputation est exécrable. Le nombre d’accidents et de violences est particulièrement élevé.  Selon le procureur général militaire, en 1999 entre 700 et 1000 soldats aurait été tués hors de situation de combat. Ils sont souvent victime d’accident lors de l’utilisation de matériels vétustes et mal maîtrisé. La violence entre militaire du rang est courante et ancienne, ce phénomène est connu sous le nom de dedovshchina. La faiblesse du corps des sous-officiers et la disparition du corps des commissaires politiques chargés de l’encadrement contribuent à entretenir et aggraver ce phénomène. Dans ce système les anciens ont autorités sur les plus jeunes et imposent toute sorte de brimade qu’eux aussi ont subie par le passé. Le phénomène est très répandu et connu, lors d’un sondage effectué en 2006, 46% des personnes interrogés déclarait que l’évènement qui les avait le plus marqué était une affaire de dedovshchina très médiatisée.

L’impopularité du service militaire a contribué très tôt à la formation de la société civile, dès la fin des années 80 les comités de mère de soldats émergents pour dénoncer le système et aider les jeunes à échapper au service.  Le résultat de cette stratégie d’évitement par l’ensemble de la société russe est que le service militaire ne joue aujourd’hui plus aucun rôle social. Les appelés sont aujourd’hui remarquablement homogènes, ce sont pour la plupart des ouvriers et des paysans peu éduqués. Un ingrédient de base particulièrement un propre à la construction d’une armée mobile et sophistiqué comme les réformateurs l’envisage. Souvent ils amènent avec eux leur problème d’addiction, voire de criminalité, aggravant d’autant les problèmes sociaux auquel fait face l’armée. Il favorise la corruption : les exemptions se vendent entre 500 et 1000 dollars et certains officiers n’hésitant pas à louer les appelés comme une main d’œuvre à bon marché. Pour répondre à  l’impopularité massive du service militaire, les autorités ont tentés de mettre en place un service alternatif en 2002. Mais les militaires conservateurs, très hostiles à toute remise en cause du système actuel, ont  obtenu  qu’il soit entouré de conditions très restrictives. Par exemple  un appelé doit nécessairement changer de province pour effectuer ce service. Par ailleurs, dans sa configuration actuelle, le service militaire n’est plus capable de remplir les besoins en effectif. Le nombre de jeune entre 18 et 27 ans  ne permet aujourd’hui que de remplir 40 à 50% des besoins. L’équilibre actuel n’est donc plus tenable. La désaffection des jeunes pour l’institution militaire semble aussi toucher les écoles d’officiers qui rencontrent des difficultés pour recruter. Malgré ces problèmes que pose  le service militaire, l’armée reste aujourd’hui la troisième institution dans laquelle les russes ont le plus confiance après le président et l’Eglise d’après les sondages.

Vers une réforme en profondeur de l’armée russe ?

La conscription est un enjeu considérable pour les officiers conservateurs  à la fois attaché à leur conception traditionnelle du rôle de l’armée, préparer la guerre à l’ouest, et à leur place particulière dans la société ainsi que les nombreuses sources de revenus qu’offre le système. Ils se sont donc systématiquement opposés au cours des années 90 à une réforme à la profondeur du système. Et ce n’est qu’avec difficulté que le gouvernement Poutine a fait des progrès sur la voie de la professionnalisation au cours des années 2000. En effet comme il a été dit, la conscription est la conséquence d’une certaine conception des conflits et des menaces auquel doit faire face l’Etat. Le gouvernement russe est tout à fait conscient que le modèle de l’armée de masse est obsolète. Plusieurs documents prônent la nécessité de professionnaliser l’armée pour faire face à de nouveau type de conflit. En octobre 2003, le ministère de la défense a sorti un document, « objectif prioritaire en matière de développement des forces armées de la fédération  de Russie » qui met l’accent sur le rôle de l’information, de l’électronique et de la mobilité pour faire face à une menace ne venant pas de l’ouest, mais du sud, dans le Caucase et en Asie centrale. Ce n’était ni le premier ni le dernier document de ce type insistant sur la nécessiter de réformer et moderniser. Une armée de conscrit appauvrie et démoralisée ne rentre pas dans ce cadre.

Pour imposer sa volonté, le pouvoir politique limoge fréquemment les officiers supérieurs. Ainsi à la suite de l’affaire du Koursk, c’est 11 amiraux qui ont dû quitter leur poste. Beslan aurait aussi été l’occasion de faire tomber des têtes dans l’Etat-major général. Malgré ces limogeages, les progrès auront été limités sous Poutine. Une unité expérimentale, la 76eme division aéroportée, a été mise en place pour tester la professionnalisation en 2002. Depuis l’arrivée du Président Medvedev, le mouvement semble s’être accéléré. La crise géorgienne en 2008  a en effet montré les difficultés considérables de l’armée russes à mener des opérations militaires à l’extérieur même contre un adversaire très faible. Le nouveau ministre de la défense, Anatoly Serdyukov, veut profondément réformer l’armée en simplifiant l’administration et, mesure politiquement problématique, en diminuant considérablement le nombre d’officiers. Il y a actuellement un officier pour 2.5 hommes, l’objectif est de réduire ce chiffre à 1 pour 15. Au total c’est 200.000 postes d’officiers qui devraient donc être supprimés d’ici 2016.

Mais ces efforts ont un coût, le départ des officiers va nécessiter la mobilisation de ressources considérables pour payer les indemnités. La professionnalisation coutera elle aussi très cher puisqu’elle nécessitera d’augmenter les soldes pour pouvoir attirer et retenir le personnel. Le problème est d’autant plus compliqué que même dans une unité expérimentale comme la 76eme division aéroportée, 20% des effectifs sont encore composés de conscrits. La crise économique risque donc de remettre en cause les évolutions en cours.

L’armée russe n’en a pas encore fini avec l’héritage soviétique aussi bien sur le plan matériel que sur celui des organisations et des mentalités. Elle n’est déjà plus l’armée d’hier mais demain est encore loin.

L’armée russe, I

L’armée russe ou « l’armée soviétique de Russie »* ?

L’armée russe constitue aujourd’hui une force considérable avec plus d’1 millions d’hommes, 2700 avions, 190 navires et la charge de près de 3000 têtes nucléaires. C’est l’un des instruments les plus visibles  de la politique russe aussi bien à l’intérieur avec l’exemple de la guerre en Tchétchénie qu’à l’extérieur avec la guerre de Géorgie en 2008. Lorsque le gouvernement russe a voulu au cours des années 2000 signifier son retour sur la scène internationale avec une décennie d’effacement relatif, il a fait par l’intermédiaire de ses forces armées. Des bombardiers intercontinentaux ont recommencé leurs patrouilles et des navires  croisent dans les mers d’Amérique du Sud et de l’Océan Indien. Sur le plan interne, le début des années 2000 et l’arrivée de Vladimir Poutine semble pour beaucoup marquer l’avènement des Siloviki au pouvoir, les membres des structures de forces : FSB, ministère de l’intérieur et armée.

Ces développements posent la question de la place de l’armée dans le système politique et la société russe et son avenir. Derrière les gestes symboliques, quelle est la réalité ?

L’héritage soviétique.

Avec l’effondrement de l’URSS, l’ancienne République socialiste de Russie (RSFSR) aujourd’hui devenu la Fédération de Russie a hérité non-seulement des attributs diplomaties de russe comme le siège permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU  mais aussi une bonne partie du considérable appareil militaire soviétique. Ainsi dans le domaine militaire peut être plus qu’ailleurs, l’héritage soviétique domine à tous les niveaux.  La structure reste encore aujourd’hui la même, celle d’une armée de masse au sens du sociologue Karl Haltiner. C’est-à-dire basé sur un système de conscription dont l’armée tirait plus de 50% de ses effectifs avec un niveau technologique global relativement bas. Les matériels utilisés n’ont pratiquement pas changé, le nombre d’engins neufs reçus par les forces est extrêmement faible.  Enfin, l’héritage soviétique est encore présent dans les mentalités,  le corps des officiers n’a que peu été renouvelé et la «  mentalité de guerre froide » reste présente.

C’est un héritage peut  être vu comme une force, la nouvelle Russie hérite d’un potentiel militaire sans commune mesure avec ce qu’elle serait capable de financer aujourd’hui. Mais c’est une source de problème considérable. La découverte en février 2010 par des habitants de 200 chars abandonnés dans la forêt pas loin de Yekaterinburg est une illustration de ces difficultés. La fédération hérite en 1991 de  2,8 millions d’hommes, de la flotte sauf celle de la mer noire qui doit être partagée avec l’Ukraine, de toutes les troupes stationnées à l’étranger notamment les forces stationnées en Allemagne de l’Est et enfin de l’immense arsenal nucléaire soviétique. Toutefois l’accumulation des chiffres masquent le fait que le nouvel Etat russe n’hérite pas du matériel le plus moderne en raison du rôle de zone de réserve que jouait la RSFSR. Au total, 70% du matériel le plus moderne aurait été perdu ainsi. Les autres Républiques ont, à l’exception de l’Ukraine, demandé le départ des forces soviétiques qui sont pour l’essentiel identifié à Moscou c’est-à-dire à la Russie. Car, bien qu’officiellement soviétique, l’appareil militaire est dans une large part identifié aux russes. De sorte qu’au début des années 90, contrairement aux Etats baltes ou à l’Ukraine, le gouvernement russe n’a pas à construire un appareil militaire n’y s’assurer de sa loyauté à l’Etat. Son problème principal est d’abord de gérer le surdimensionnement de l’appareil militaire par rapport aux ressources de la Russie  et de s’assurer de sa loyauté au nouveau régime mais pas à l’Etat lui-même. Les deux questions vont se trouver liés dans les années 90.

De l’armée soviétique à l’armée russe

Au cours des années 90, la crise financière et la désagrégation des institutions vont considérablement dégrader l’état de l’armée. Pendant cette période, plusieurs tentatives de réforme vont tenter d’adapter l’armée au nouveau contexte. Ces efforts vont pour la plus part échouer mais les forces militaires ne connaîtront tout de même d’importantes mutations.

L’évènement le plus marquant est l’appauvrissement de l’armée russe alors même que l’Etat lui consacre une part considérable de ses ressources en 1992 avec 4.7% du PIB. Sur le plan matériel tout d’abord puisque presque rien de neuf ne sera reçu au cours des années, les hommes étant réduits à gérer difficilement des stocks considérables mais vieillissants. Les sous-marins de la flotte du nord sont un exemple dramatique et spectaculaire de cette dégradation,  beaucoup d’entre eux pourrissent au port avec des effets désastreux pour l’environnement. Plus grave encore, c’est l’appauvrissement des hommes. Ici comme ailleurs, la crise et la désorganisation qui s’ensuit touche durement et la corruption se développe. Le transfert des forces stationnées en Allemagne de l’Est sera pas exemple l’occasion de trafiques douteux organisés par des officiers. Pendant la première guerre de Tchétchénie le phénomène continue de se développer. Les rebelles sont armés en partie grâce à la complicité d’officiers russes corrompus. Dans les affaires les plus graves, on a même vus des officiers vendre leurs propres soldats comme otage. En 1996 et 1997 la situation financière est tellement grave que le versement de la solde pour les soldats a plusieurs mois de retard. Cette situation de pauvreté est durable : en 2002 46% des familles du personnelle du ministère de la Défense vivent sous le seuil de la pauvreté. Ces difficultés n’est pas propre à l’armée mais à l’image de la société russe qui a durement subi la transition. Et logiquement, cet état de fait a un effet négatif sur le moral des troupes. Pour faire face à la crise financière, les forces ont cherché des arrangements au niveau régional. Les commandants ont cherché des soutiens financiers auprès des gouverneurs en échange de service. C’est une résurgence d’une pratique ancienne, le shefstvo, qui remonte au début de l’époque soviétique. Cette pratique continue aujourd’hui mais sous le contrôle de Moscou. La Tchétchénie peut être vue comme l’aboutissement extrême de  la tendance à la régionalisation, une dissolution du pouvoir central, et la généralisation de la corruption.

Face à ces difficultés, le pouvoir est conscient que des réformes sont nécessaires et plusieurs tentatives seront faites dans les années 90. Certaines  aboutiront ainsi le PVO-Strany, la défense anti-aérienne du territoire russe, est fusionnée avec l’armée de l’air en 1997, de même la carte administrative militaire est révisé, les effectifs ont connu une baisse de 2,4 millions d’hommes, 580 unités ont été dissoutes. Mais l’Etat-major général conservateur est hostile et reste attaché au modèle d’une guerre de masse sur le front ouest. Face à cette opposition, Eltsine n’osera pas pousser très loin car il a besoin des forces armées. Celles-ci ne constituent pas un instrument aveugle du pouvoir politique mais ont leur place et leurs intérêts dans le système politique.